vendredi 23 janvier 2009
Lettre de François Patriat à Guillaume Peppy
Le Conseil Régional de Bourgogne vient de nous communiquer une lettre du Président adressée au Président de la SNCF suite aux remarques relatives au problèmes du démarage du cadencement, que nous lui avons transmises
Nous avons supprimé le paragraphe concernant le sud de Dijon.
Dijon le 20 janvier 2009
Réf. DG/AK/L0901-20
Monsieur Guillaume Pépy,
Président de la SNCF
34 rue du Commandant Mouchotte
75699 PARIS CEDEX 14
Monsieur le Président,
La mise en place successive des cadencements Nord et Sud en région Bourgogne est, vous le savez, au cœur de notre politique des transports. Nous avions eu l’occasion, lors de notre toute récente rencontre à Paris, de constater l’obligation de réussite à laquelle nous étions confrontés.
Le coût de ce cadencement est extrêmement important puisqu’il représente un effort complémentaire de plus de 20 M€ pour l’ensemble de la région et j’ai même accepté d’y rajouter 1 M€ en vue de faciliter la problématique de capacité.
Force est de constater, aujourd’hui, que les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes et révèlent une situation proprement inacceptable.
De toutes parts, les usagers, soit individuellement, soit au travers de leurs associations, me font remonter des difficultés de toutes natures qui me paraissent exclusivement liées aux conditions d’exploitation du service dont vous avez la charge, sous mon autorité.
Il s’agit, pour l’essentiel de trains mal dimensionnés, touchés par des retards extrêmement importants quand ils ne sont pas purement et simplement supprimés ou déroutés sur une autre gare que celle prévue initialement (cas particulier de Bercy et gare de Lyon).
A cette offre de service très dégradée se rajoutent des modalités d’information défaillantes qui me paraissent ressortir d’une époque que je pensais révolue et ne sont pas, en tout état de cause, conformes tant à l’attente légitime des usagers, qu’à nos propres accords contractuels.
Cette situation est d’autant plus inadmissible qu’elle prend sa place au moment même de l’entrée en vigueur du cadencement Nord entre l’Yonne et Paris alors précisément que celui-ci devait donner lieu à une amélioration très sensible du degré de satisfaction des usagers.
Le conseil régional de Bourgogne a pris ses responsabilités, par l’achat du matériel, l’amélioration des gares, la mise en place de cette évolution de service et son effort financier, est, je le rappelle, sans précédent.
J’entends que la SNCF assume, elle aussi, pleinement ses responsabilités d’exploitant et prenne toutes les dispositions utiles pour résorber, de toute urgence, ces difficultés qui sont maintenant avérées.
Cet effort doit être, sous tous ces aspects, immédiatement perceptible par vos clients, et intégrer les logiques d’indemnisation (notamment pour ce qui concerne les abonnés) à votre charge exclusive.
J’attends, pour ma part, la mise en place immédiate d’un programme sérieux de fiabilisation de l’offre comportant la liste des moyens engagés, le chronogramme des actions correctives, ainsi que la mise en observation des trains sensibles. Le tout devra, bien évidemment faire l’objet d’un compte rendu régulier à l’Autorité Organisatrice de transport qu’est le Conseil Régional.
La situation peut être analysée plus finement pour chacun des secteurs géographiques concernés.
En dépit des efforts sur le matériel, la réversibilité des rames et le basculement de certains trains à Bercy, la régularité, corolaire fondamental du cadencement nord, s’est à peine maintenue à Paris Bercy et a chuté à Paris Lyon, dans des proportions très importantes.
Vous devez, dans ce cadre, prendre les mesures de fiabilisation qui s’imposent à Villeneuve-Prairie, tout en augmentant le personnel affecté.
Vous avez à garantir l’exploitation optimum de l’ensemble de ces trains à l’arrivée et au départ de Paris Gare de Lyon, en particulier pour ce qui concerne celui de 17 H 35, dont vous n’ignorez pas la sensibilité aux yeux des usagers puisqu’il a donné lieu à de nombreux débats lors des nos concertations. Il n’est pas tolérable qu’il soit, si souvent, supprimé ou retardé alors même que le Conseil Régional a assuré le support financier d’une rame de réserve.
S’agissant du cadencement sud, sur l’axe Dijon / Lyon, je dois aussi vous faire part de mon désappointement.
La situation, enfin, même si elle est de nature différente, est tout aussi inacceptable sur l’axe Dijon / Montbard …. /….
Certes, des travaux lourds sont, inopportunément, menés par RFF sur cette partie du réseau au moment ou s’installe, plus au Nord sur la ligne Dijon / Paris, le cadencement. Mais ces travaux étaient largement connus à l’avance et ne sauraient dédouaner la SNCF de ses propres obligations.
Le ressenti des usagers, dans cette période transitoire, est mauvais, voire très mauvais, lié aux retards successifs, aux suppressions intempestives de trains et, d’une manière récurrente, à une information faible et dénuée de fiabilité.
Nous avons fait de nombreux efforts, prévu un arrêt supplémentaire du TGV en compensation du service TER. Il reste incompréhensible que des trains au départ d’un nœud ferroviaire de l’importance de Dijon, soient mis à quai avec retard, alors même que le dépôt, qui comprend des engins en réserve, est à proximité immédiate de la gare. Il est tout aussi incompréhensible que l’ensemble des mesures de fiabilisation ne soient pas, dans cette période de tension, mises en œuvre, notamment pour ce qui concerne le personne d’exploitation à affecter.
Vous devez comprendre, Monsieur le Président, que si cette situation n’est pas rapidement et durablement redressée, je n’aurai d’autre solution que d’appliquer rigoureusement l’ensemble des clauses contractuelles de pénalité et de revoir la facture de cette période à la baisse, tout en ne m’interdisant pas de dénoncer la convention qui nous lie.
J’espère sincèrement ne pas avoir à aboutir à ces extrémités, d’autant que l’engagement de la direction régionale de la SNCF, et celui des cheminots, ne sont pas à mettre en cause.
J’attends donc des résultats tangibles, visibles et exemplaires, à la hauteur des obligations de service que nous avons à l’égard des usagers et des efforts exceptionnels consentis par la collectivité régionale.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.
François PATRIAT
Directeur de la Région Bourgogne
Sénateur de la Côte d’Or
Copie à l’attention de :
Monsieur Charles JODER, Directeur régional SNCF.
Nous avons supprimé le paragraphe concernant le sud de Dijon.
Dijon le 20 janvier 2009
Réf. DG/AK/L0901-20
Monsieur Guillaume Pépy,
Président de la SNCF
34 rue du Commandant Mouchotte
75699 PARIS CEDEX 14
Monsieur le Président,
La mise en place successive des cadencements Nord et Sud en région Bourgogne est, vous le savez, au cœur de notre politique des transports. Nous avions eu l’occasion, lors de notre toute récente rencontre à Paris, de constater l’obligation de réussite à laquelle nous étions confrontés.
Le coût de ce cadencement est extrêmement important puisqu’il représente un effort complémentaire de plus de 20 M€ pour l’ensemble de la région et j’ai même accepté d’y rajouter 1 M€ en vue de faciliter la problématique de capacité.
Force est de constater, aujourd’hui, que les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes et révèlent une situation proprement inacceptable.
De toutes parts, les usagers, soit individuellement, soit au travers de leurs associations, me font remonter des difficultés de toutes natures qui me paraissent exclusivement liées aux conditions d’exploitation du service dont vous avez la charge, sous mon autorité.
Il s’agit, pour l’essentiel de trains mal dimensionnés, touchés par des retards extrêmement importants quand ils ne sont pas purement et simplement supprimés ou déroutés sur une autre gare que celle prévue initialement (cas particulier de Bercy et gare de Lyon).
A cette offre de service très dégradée se rajoutent des modalités d’information défaillantes qui me paraissent ressortir d’une époque que je pensais révolue et ne sont pas, en tout état de cause, conformes tant à l’attente légitime des usagers, qu’à nos propres accords contractuels.
Cette situation est d’autant plus inadmissible qu’elle prend sa place au moment même de l’entrée en vigueur du cadencement Nord entre l’Yonne et Paris alors précisément que celui-ci devait donner lieu à une amélioration très sensible du degré de satisfaction des usagers.
Le conseil régional de Bourgogne a pris ses responsabilités, par l’achat du matériel, l’amélioration des gares, la mise en place de cette évolution de service et son effort financier, est, je le rappelle, sans précédent.
J’entends que la SNCF assume, elle aussi, pleinement ses responsabilités d’exploitant et prenne toutes les dispositions utiles pour résorber, de toute urgence, ces difficultés qui sont maintenant avérées.
Cet effort doit être, sous tous ces aspects, immédiatement perceptible par vos clients, et intégrer les logiques d’indemnisation (notamment pour ce qui concerne les abonnés) à votre charge exclusive.
J’attends, pour ma part, la mise en place immédiate d’un programme sérieux de fiabilisation de l’offre comportant la liste des moyens engagés, le chronogramme des actions correctives, ainsi que la mise en observation des trains sensibles. Le tout devra, bien évidemment faire l’objet d’un compte rendu régulier à l’Autorité Organisatrice de transport qu’est le Conseil Régional.
La situation peut être analysée plus finement pour chacun des secteurs géographiques concernés.
En dépit des efforts sur le matériel, la réversibilité des rames et le basculement de certains trains à Bercy, la régularité, corolaire fondamental du cadencement nord, s’est à peine maintenue à Paris Bercy et a chuté à Paris Lyon, dans des proportions très importantes.
Vous devez, dans ce cadre, prendre les mesures de fiabilisation qui s’imposent à Villeneuve-Prairie, tout en augmentant le personnel affecté.
Vous avez à garantir l’exploitation optimum de l’ensemble de ces trains à l’arrivée et au départ de Paris Gare de Lyon, en particulier pour ce qui concerne celui de 17 H 35, dont vous n’ignorez pas la sensibilité aux yeux des usagers puisqu’il a donné lieu à de nombreux débats lors des nos concertations. Il n’est pas tolérable qu’il soit, si souvent, supprimé ou retardé alors même que le Conseil Régional a assuré le support financier d’une rame de réserve.
S’agissant du cadencement sud, sur l’axe Dijon / Lyon, je dois aussi vous faire part de mon désappointement.
La situation, enfin, même si elle est de nature différente, est tout aussi inacceptable sur l’axe Dijon / Montbard …. /….
Certes, des travaux lourds sont, inopportunément, menés par RFF sur cette partie du réseau au moment ou s’installe, plus au Nord sur la ligne Dijon / Paris, le cadencement. Mais ces travaux étaient largement connus à l’avance et ne sauraient dédouaner la SNCF de ses propres obligations.
Le ressenti des usagers, dans cette période transitoire, est mauvais, voire très mauvais, lié aux retards successifs, aux suppressions intempestives de trains et, d’une manière récurrente, à une information faible et dénuée de fiabilité.
Nous avons fait de nombreux efforts, prévu un arrêt supplémentaire du TGV en compensation du service TER. Il reste incompréhensible que des trains au départ d’un nœud ferroviaire de l’importance de Dijon, soient mis à quai avec retard, alors même que le dépôt, qui comprend des engins en réserve, est à proximité immédiate de la gare. Il est tout aussi incompréhensible que l’ensemble des mesures de fiabilisation ne soient pas, dans cette période de tension, mises en œuvre, notamment pour ce qui concerne le personne d’exploitation à affecter.
Vous devez comprendre, Monsieur le Président, que si cette situation n’est pas rapidement et durablement redressée, je n’aurai d’autre solution que d’appliquer rigoureusement l’ensemble des clauses contractuelles de pénalité et de revoir la facture de cette période à la baisse, tout en ne m’interdisant pas de dénoncer la convention qui nous lie.
J’espère sincèrement ne pas avoir à aboutir à ces extrémités, d’autant que l’engagement de la direction régionale de la SNCF, et celui des cheminots, ne sont pas à mettre en cause.
J’attends donc des résultats tangibles, visibles et exemplaires, à la hauteur des obligations de service que nous avons à l’égard des usagers et des efforts exceptionnels consentis par la collectivité régionale.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.
François PATRIAT
Directeur de la Région Bourgogne
Sénateur de la Côte d’Or
Copie à l’attention de :
Monsieur Charles JODER, Directeur régional SNCF.
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2 commentaires:
Cetrtes, certes, ...
mais rien sur le rétablissement des trains directs INTERCITES avec durée de trajet 1h35 en heures de pointe.
Ces trains qui partaient de Paris Bercy à H plus 35 fonctionnaient avec 100 % de régularité.
Por quelles raisons des avoirs cassés pour les rempalcer par des trains avec corresposance jamais tenue et des temps de trajet thériques de 2 heures le plus souvent transformés en 2h15 ?
Pour quelles raisons avoir supprimer le train direct du matin d ela tranche 6 heures qui arrivait à Paris Bercy à 8 heures ?
La régularité sur les nouveaux horaires certes, mais le rétablissement des vrais trains en heure de pointe aux horaires 2008 qui je le repèté donnaient satisfaction cela serait le munimum.
D. Doppler
Posté ailleurs ...
Bonjour,
Cette contribution est strictement personnelle et n’engage que son auteur en qualité d’usager abonné SNCF forfait utilisable sur ligne classique depuis 1996 sur un trajet Auxerre-Paris.
Je remercie les personnes autorisées à représenter d’une part l’autorité organisatrice des transports ferroviaires régionaux et d’autre part celles autorisées à représenter l’entreprise de transport au sens de l’article 4 de la loi n°2007-1224 du 21 août 2007 sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs de bien vouloir communiqer à l’ensemble des usagers la liste des “associations d’usagers” qu’elles considère comme représentatives des usagers du département de l’Yonne au regard de la loi susvisée.
J’exprime le souhait que le comité de lignes qui se tiendra à PONT-SUR-YONNE le 17 mars 2009 c’est à dire en période de campagne électorale pour une élection cantonale partielle sur le canton soit intitulé comite de ligne “SENS-MONTEREAU-PARIS”,
J’exprime le souhait que les comités de ligne intitulés “YONNE-PARIS” soit tenus dans la ville préfecture du département de l’Yonne,
J’exprime le souhait que les taux mensuels de ponctualité des trains migrants sur l’axe Auxerre-Paris soient publiés mensuellement en gare d’Auxerre, à l’identique de la publication du taux de ponctualité global de de l’axe Sens/Auxerre/Paris en gare de Paris-bercy.
J’observe que la tenue et donc la publication des trois niveaux d’indicateurs est une disposition conventionenlle fixée par l’article II.2.1.1.a de la convention TER Bourgogne qui dispose qu’il existe 3 types d’indicateurs :
- un indicateur reprenant le taux de ponctualité global des trains,
- un indicateur reprenant le taux de ponctualité des trains dits « migrants »,
- un indicateur reprenant le taux de ponctualité des principaux axes TER Bourgogne définis à l’article IV.4.2.
Je souhaiterai savoir qui s’oppose à la publication mesuelle et systématique en gare d’Auxerre des ces trois indicateurs, est-ce 1) l’autorité organisatrice ou bien 2) la SNCF, ou bien 3) est le résultat d’un accord tacite entre les deux parties signataires de la convention de ne pas satisfaire à leurs obligations conventionnelles au mépris des usagers et contribuables bourguigons ?
L’annonce de la publication régulière de ces indicateurs pourrait être faite lors d’une comité de ligne exceptionnel “AUXERRE-PARIS” qui serait tenu à Auxerre dans les meilleurs délais afin de fixer les conditions du rétablissement des trains directs INTERCITES Auxerre-Pris avec trajet en 1h35 qui fonctionnaient parfaitement en heure de pointe en 2008.
Respectueusement.
D. Doppler
Usager SNCF
Contribuable inscrit au rôle des impôts de la région de Bourgogne
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